Comment les actifs d’île-de-France se rendent-ils au travail ?

IFOP 2022 - IDF

Baromètre Alphabet France x IFOP 2022

Focus région parisienne

Pour la 6ème année consécutive, Alphabet France s’est penché sur la mobilité des actifs français et ses évolutions dans un marché en constante transformation. Après avoir dévoilé, fin 2022, les résultats de la dernière édition de son baromètre Alphabet France x IFOP à l’échelle nationale, le spécialiste des solutions de mobilité à destination des entreprises et de leurs collaborateurs s’est penché plus spécifiquement sur la région parisienne. 

En 2022, après deux années marquées par la crise sanitaire et l’essor du télétravail, les Français ont été partagés entre leur quête de confort et de flexibilité, la nécessité prégnante de réduire leur empreinte environnementale, le contexte économique, une réglementation incitative et le développement de nouveaux modes de déplacement. Ils ont en outre dû composer avec une hausse des prix des carburants à la pompe et la décision des eurodéputés d’interdire la vente de véhicules neufs à motorisation thermique à horizon 2035.

Dans ce contexte à la fois complexe, incertain et volatil, comment les actifs de la région parisienne effectuent-ils désormais leurs trajets domicile-travail et leurs déplacements professionnels ?

Les chiffres-clés du baromètre 2022 - Région parisienne

  • 54% (49% en 2021) des actifs d’Île-de-France utilisent une voiture dans le cadre de leurs trajets professionnels ou domicile-travail (moyenne nationale : 75%).
  • On compte 47% d’utilisateurs de modes de « transports doux » classiques (marche à pied, vélo, trottinette) et 9% d’utilisateurs de modes de « transports doux » électriques (vélo à assistance électrique (VAE), trottinette électrique). C’est plus que la moyenne nationale (respectivement 35% et 7%). Les transports en commun sont utilisés par 49% des actifs de la région (moyenne nationale : 20%).
  • Comme à l’échelle nationale, la distance moyenne des trajets domicile-travail est de 20 kilomètres. Cependant, le temps de trajet domicile-travail moyen est de 33 minutes (moyenne nationale : 25 minutes).
  • En région parisienne, la mobilité liée aux déplacements dans le cadre du travail impacte négativement la QVCT (qualité de vie et des conditions de travail) de 32% des actifs (moyenne nationale : 24%).
  • 76% des actifs de la région affirment avoir la possibilité de bénéficier de solutions de mobilité via leur entreprise (moyenne nationale : 59%). Parmi eux, 7% disposent d’un véhicule de fonction ou de service mis à leur disposition par leur entreprise (moyenne nationale : 11%). Le remboursement des titres de transport en commun reste la première solution de mobilité proposée par les entreprises et utilisée par 47% des salariés d’Île-de-France (moyenne nationale : 24%).
  • L’intérêt pour des bornes de recharge disponibles sur le site de l’entreprise pour voitures électriques et vélos à assistance électrique est en hausse légère mais constante. De même, 17% des sondés aimeraient pouvoir bénéficier d’un budget ou d’un forfait mobilité durable de la part de leur employeur (moyenne nationale : 23%).
  • 48% des personnes sondées souhaitent qu’à l’avenir leurs trajets et déplacements professionnels soient plus économiques, 41% qu’ils soient plus écologiques.

L’impact des trajets et des déplacements sur le bien-être au travail

Comme à l’échelle nationale, la distance moyenne des trajets domicile-travail pour les actifs d’Île-de-France est de 20 kilomètres. Elle est inférieure ou égale à 20 kilomètres pour 62% des sondés de la région.

Si le temps de trajet domicile-travail est en moyenne de 25 minutes à l’échelle nationale, c’est en Île-de-France qu’il est le plus long : 33 minutes en moyenne. Il dépasse 30 minutes pour 41% des sondés. A contrario, seuls 15% des actifs de la région parisienne mettent 10 minutes ou moins pour se rendre au travail. À titre de comparaison, le temps de trajet est de 10 minutes ou moins pour 33% des actifs du Sud-Est.

C’est en région parisienne que la mobilité liée aux déplacements dans le cadre du travail impacte négativement la QVT (qualité de vie au travail) de la plus grande part d’actifs : 32% (moyenne nationale : 24%). C’est le cas pour seulement 19% des actifs du Sud-Ouest.

Parmi les désagréments mentionnés par les Franciliens :

  • la perte de temps : 71% (moyenne nationale : 72%),
  • le manque de ponctualité : 57% (46% en 2021 | moyenne nationale : 42%).
  • le stress lié à la fréquentation accrue : 51% (moyenne nationale : 50%)
  • le manque de confort : 38% (moyenne nationale : 32%)
  • le manque de linéarité : 23% (moyenne nationale : 21%)

Pour effectuer les trajets domicile-travail, 84% (moyenne nationale : 56%) circulent majoritairement (19% | moyenne nationale : 14%) voire uniquement (65% | moyenne nationale : 40%) en zone urbaine.

La voiture, essentielle pour la moitié des actifs de la région parisienne ; les solutions de mobilité alternatives plébiscitées

En Île-de-France, la part d’actifs utilisant une voiture dans le cadre de leurs trajets professionnels et domicile-travail est de 54%. Cette proportion reste bien inférieure à celle de la moyenne nationale (75%).

Les sondés de la région présentent une part plus importante d’utilisateurs de solutions de mobilité alternatives « douces » qu’à l’échelle nationale :

  • « Transports doux » classiques : 47% (moyenne nationale : 35%)
    • Marche à pied : 39% (moyenne nationale : 28%)
    • Vélo : 13% (moyenne nationale : 13%)
    • Trottinette : 5% (moyenne nationale : 3%)
  • « Transports doux » électriques : 9% (moyenne nationale : 7%)
    • Vélo à assistance électrique : 6% (moyenne nationale : 4%)
    • Trottinette électrique : 3% (moyenne nationale : 3%)

Les transports en commun sont utilisés par 49% des actifs de la région (moyenne nationale : 20%).

L’écologie et les économies au cœur de la mobilité des actifs d’Île-de-France, mais aussi le manque de choix

Selon le mode de déplacement utilisé, les motivations diffèrent. Sans surprise, dans un contexte difficile marqué notamment par une hausse sensible du prix des carburants, les véhicules thermiques sont peu plébiscités pour leurs avantages économiques. D’autres modes de déplacement obtiennent en revanche les faveurs des Franciliens parce qu’ils représentent une solution de mobilité moins coûteuse. Le facteur économique est ainsi mentionné par 56% des usagers des transports en commun (moyenne nationale : 54%), et par de nombreux utilisateurs de modes de « transports doux » classiques (40% | moyenne nationale : 45%) et électriques (33% | moyenne nationale : 40%).

Le facteur écologique est également important : il est mentionné par 52% des utilisateurs de modes de « transports doux » électriques (moyenne nationale : 42%), 46% des usagers des transports en commun (moyenne nationale : 44%), 41% des utilisateurs de modes de « transports doux » classiques (moyenne nationale : 44%), 40% des conducteurs de deux et trois-roues motorisés électriques (moyenne nationale : 29%) et 36% de ceux qui utilisent une voiture électrique (moyenne nationale : 27%).

À noter que plusieurs personnes interrogées indiquent que leur mode de déplacement est lié à la non-possibilité d’adopter des solutions alternatives plus appropriées. En Île-de-France, c’est notamment le cas pour 24% des utilisateurs de voitures à motorisation thermique (moyenne nationale : 45%), 48% des utilisateurs de voitures à motorisation électrique ou hybride (moyenne nationale : 29%) et 22% des utilisateurs de transports en commun (moyenne nationale : 18%).

Enfin, les temps de trajets étant plus longs en région parisienne que dans le reste de l’Hexagone, la rapidité est également un atout pour certains modes de transports, comme les deux et trois-roues thermiques : 77% (moyenne nationale : 63%) comme électriques ou hybrides : 72% (moyenne nationale : 62%) et les « transports doux » électriques : 53% (moyenne nationale : 37%).

Le rôle des entreprises dans la mobilité de leurs collaborateurs

76% des actifs de la région déclarent bénéficier, via leur entreprise, de solutions et/ou de services de mobilité permettant d’améliorer leur qualité de vie au travail (moyenne nationale : 59%).

Pour ceux qui utilisent au moins une solution de mobilité proposée par leur entreprise, l’économie financière représente le principal avantage pour 61% des sondés d’Île-de-France (moyenne nationale : 52%). Viennent ensuite :

  • le confort et le bien-être : 31% (moyenne nationale : 32%)
  • le gain de temps lié à la diminution du temps de trajet : 29% (moyenne nationale : 24%)
  • la diminution du stress et le gain de sérénité : 29% (moyenne nationale : 22%)
  • la sensation de contribuer à réduire la pollution : 21% (moyenne nationale : 21%)

7% des actifs d’Île-de-France qui bénéficient de solutions de mobilité via leur entreprise précisent disposer d’un véhicule de fonction ou de service mis à leur disposition par leur employeur (moyenne nationale : 11%). Comme à l’échelle nationale, 20% bénéficient d’un remboursement des frais kilométriques, au réel (9%) ou forfaitaire (11%).

31% (moyenne nationale : 28%) des actifs interrogés ont déjà pratiqué ou pratiquent le covoiturage dans le cadre de leurs déplacements domicile-travail. 7% (moyenne nationale : 6%) utilisent actuellement, grâce à leur entreprise, un système de mise en relation entre salariés effectuant le même trajet permettant de pratiquer le covoiturage, et 10% aimeraient en bénéficier ou continuer d’en bénéficier (moyenne nationale : 9%).

Comme à l’échelle nationale, les bornes de recharge des voitures électriques sur le lieu de travail suscitent l’intérêt en Île-de-France : elles comptent désormais 8% d’utilisateurs, et cette solution est souhaitée par 11% des répondants. De même pour les bornes de recharge pour vélos à assistance électrique, utilisées par 4% des sondés cette année, contre 2% l’année dernière.

Les espaces de stationnement pour deux-roues connaissent également une croissance importante : 16% des sondés ont désormais accès à ces espaces pour les vélos (12% en 2021), et 13% pour les deux et trois-roues motorisés (7% en 2021). 

47% des sondés d’Île-de-France (moyenne nationale : 24%) dont l’entreprise propose au moins une solution de mobilité bénéficient du remboursement des titres de transports en commun, partiel : 37% (moyenne nationale : 19%) ou intégral : 10% (moyenne nationale : 5%). Il s’agit de la première solution proposée par les entreprises et utilisée par les travailleurs pour accompagner leur mobilité. 37% aimeraient en bénéficier ou continuer d’en bénéficier (moyenne nationale : 24%).

Enfin, on note que si seulement 7% des sondés (moyenne nationale : 6%) affirment aujourd’hui bénéficier d’un budget ou d’un forfait mobilité, ils sont 17% à souhaiter y avoir accès (moyenne nationale : 23%).

L'impact de l'actualité sur la mobilité d'aujourd'hui et de demain

Depuis le début de l’année, les automobilistes enregistrent une hausse des prix des carburants à la pompe. Face à cette augmentation des coûts liés à l’utilisation des véhicules motorisés, 32% des sondés d’Île-de-France affirment avoir modifié leur manière de se déplacer pour se rendre au travail ou pour effectuer leurs trajets professionnels (moyenne nationale : 32%).

Parmi eux, 14% utilisent désormais une voiture électrique (moyenne nationale : 10%), ce qu’ils ne faisaient pas auparavant ; 5% se sont dirigés vers l’E85 (moyenne nationale : 6%), 15% vers les « transports doux » électriques (moyenne nationale : 15%), et 64% vers les « transports doux » classiques (moyenne nationale : 58%) : marche à pied 48% (moyenne nationale : 40%), vélo 22% (moyenne nationale : 24%), transports en commun 34% (moyenne nationale : 18%). 9% pratiquent dorénavant le covoiturage (moyenne nationale : 12%).

En juin 2022, les eurodéputés ont voté l'interdiction de la vente des véhicules neufs essence et diesel à partir de 2035. Pourtant, 30% des actifs interrogés à l’échelle nationale pensent que les véhicules thermiques (acquis avant cette date butoir) resteront, en 2035, les plus utilisés pour effectuer les trajets domicile-travail et les déplacements professionnels.

Les actifs d’Île-de-France, en revanche, sont plus nombreux à imaginer une majorité de véhicules électriques : 28% (moyenne nationale : 25%) ou hybrides : 26% (moyenne nationale : 24%), tandis que les véhicules thermiques se positionnent en troisième position : 22%. L’hydrogène obtient quant à lui 6% des suffrages (moyenne nationale : 7%), et le gaz 5% (moyenne nationale : 2%). Enfin, 8% des sondés pensent que les déplacements professionnels et les trajets domicile-travail seront abandonnés en faveur du full télétravail (moyenne nationale : 9%).

93% des personnes sondées en région parisienne souhaitent au moins une évolution concernant leurs trajets professionnels dans les années à venir (moyenne nationale : 89%). Sans surprise, la volonté d’effectuer des trajets plus économiques est mentionnée par 48% des répondants (moyenne nationale : 54%), suivie par l’envie de réaliser des trajets plus écologiques : 41% (moyenne nationale : 41%), plus rapides : 39% (moyenne nationale : 34%), plus confortables : 25% (moyenne nationale : 19%), plus fiables : 24% (moyenne nationale : 16%), moins fréquents : 24% (moyenne nationale : 26%).

À noter que le souhait d’accéder à des trajets plus connectés est plus important en Île-de-France : 15%, contre 8% à l’échelle nationale.

 

Méthodologie | Étude en ligne réalisée par l’IFOP pour Alphabet France du 1 au 9 septembre 2022 auprès de 1003 Français actifs de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de l’individu, région et taille de l’agglomération).