Comment les actifs du Nord-Est se rendent-ils au travail ?

Baromètre Alphabet France x IFOP 2022

Focus Nord-Est (Hauts-de-France, Grand-Est, Bourgogne-Franche-Comté)

Pour la 6ème année consécutive, Alphabet France s’est penché sur la mobilité des actifs français et ses évolutions dans un marché en constante transformation. Après avoir dévoilé, fin 2022, les résultats de la dernière édition de son baromètre Alphabet France x IFOP à l’échelle nationale, le spécialiste des solutions de mobilité à destination des entreprises et de leurs collaborateurs s’est penché plus spécifiquement sur le quart Nord-Est de l’Hexagone (Hauts-de-France, Grand-Est, Bourgogne-Franche-Comté).

En 2022, après deux années marquées par la crise sanitaire et l’essor du télétravail, les Français ont été partagés entre leur quête de confort et de flexibilité, la nécessité prégnante de réduire leur empreinte environnementale, le contexte économique, une réglementation incitative et le développement de nouveaux modes de déplacement. Ils ont en outre dû composer avec une hausse des prix des carburants à la pompe et la décision des eurodéputés d’interdire la vente de véhicules neufs à motorisation thermique à horizon 2035.

Dans ce contexte à la fois complexe, incertain et volatil, comment les actifs du Nord-Est effectuent-ils désormais leurs trajets domicile-travail et leurs déplacements professionnels ?

Les chiffres-clés du baromètre 2022 - Nord-Est

• 74% (84% en 2021) des actifs du Nord-Est utilisent une voiture dans le cadre de leurs trajets professionnels ou domicile-travail (moyenne nationale : 75%).
• On compte 39% d’utilisateurs de modes de « transports doux » classiques (marche à pied, vélo, trottinette) et 6% d’utilisateurs de modes de « transports doux » électriques (vélo à assistance électrique (VAE), trottinette électrique). Les transports en commun sont utilisés par 15% des actifs de la région (moyenne nationale : 20%).
• La distance moyenne des trajets domicile-travail est de 21 kilomètres (moyenne nationale : 20 kilomètres). Le temps de trajet domicile-travail moyen est de 24 minutes (moyenne nationale : 25 minutes).
• Dans le Nord-Est, la mobilité liée aux déplacements dans le cadre du travail impacte négativement la QVCT (qualité de vie et des conditions de travail) de 23% des actifs (moyenne nationale : 24%).
• 54% des actifs de la région affirment avoir la possibilité de bénéficier de solutions de mobilité via leur entreprise (moyenne nationale : 59%). Parmi eux, 9% disposent d’un véhicule de fonction ou de service mis à leur disposition par leur entreprise (moyenne nationale : 11%).
• Les bornes de recharge disponibles sur le site de l’entreprise pour voitures électriques et vélos à assistance électrique suscitent l’intérêt. De même, 25% des sondés aimeraient pouvoir bénéficier d’un budget ou d’un forfait mobilité durable de la part de leur employeur (moyenne nationale : 23%).
• 57% des personnes sondées souhaitent qu’à l’avenir leurs trajets et déplacements professionnels soient plus économiques, 39% qu’ils soient plus écologiques.

L’impact des trajets et des déplacements sur le bien-être au travail

La distance moyenne des trajets domicile-travail pour les actifs du Nord-Est est de 21 kilomètres (moyenne nationale : 20 kilomètres). Elle est inférieure ou égale à 20 kilomètres pour 61% des sondés de la région.

Le temps de trajet domicile-travail est en moyenne de 24 minutes (moyenne nationale : 25 minutes). Il est de 10 minutes ou moins pour 31% et dépasse 30 minutes pour seulement 19% des sondés.

La mobilité liée aux déplacements dans le cadre du travail impacte négativement la QVT (qualité de vie au travail) de 23% des actifs de la région (moyenne nationale : 24%). À titre de comparaison, c’est le cas pour 32% des actifs de région parisienne mais pour seulement 19% des actifs du Sud-Ouest.

Parmi les désagréments mentionnés dans le Nord-Est :

• la perte de temps : 66% (moyenne nationale : 72%),
• le manque de confort : 48% (moyenne nationale : 32%)
• le manque de ponctualité : 38% (moyenne nationale : 42%).
• le stress lié à la fréquentation accrue : 36% (moyenne nationale : 50%)
• le manque de linéarité : 25% (moyenne nationale : 21%)

Pour effectuer les trajets domicile-travail, 53% (moyenne nationale : 56%) circulent majoritairement (12% | moyenne nationale : 14%) voire uniquement (41% | moyenne nationale : 40%) en zone urbaine.

La voiture, essentielle pour la majorité des actifs du Nord-Est 

Dans le Nord-Est, la part d’actifs utilisant une voiture dans le cadre de leurs trajets professionnels et domicile-travail est de 74% (moyenne nationale : 75%).

Les sondés de la région sont 39% à utiliser des « transport doux » classiques (moyenne nationale : 35%) :

• Marche à pied : 30% (moyenne nationale : 28%)
• Vélo : 17% (moyenne nationale : 13%)
• Trottinette : 3% (moyenne nationale : 3%)

« Transports doux » électriques : 6% (moyenne nationale : 7%) :

• Vélo à assistance électrique : 4% (moyenne nationale : 4%)
• Trottinette électrique : 2% (moyenne nationale : 3%)

Les transports en commun sont utilisés par 15% des actifs de la région (moyenne nationale : 20%).

L’écologie et les économies au cœur de la mobilité des actifs du Nord-Est, mais aussi le manque de choix

Selon le mode de déplacement utilisé, les motivations diffèrent. Sans surprise, dans un contexte difficile marqué notamment par une hausse sensible du prix des carburants, les véhicules thermiques sont peu plébiscités pour leurs avantages économiques, sauf les deux et trois-roues thermiques qui sont, pour 55% des utilisateurs de la région, choisis car jugés plus économiques. D’autres modes de déplacements obtiennent les faveurs des actifs de la région parce qu’ils représentent une solution de mobilité moins coûteuse. Le facteur économique est ainsi mentionné par 52% des usagers des transports en commun (moyenne nationale : 54%), et par de nombreux utilisateurs de modes de « transports doux » classiques (56% | moyenne nationale : 45%) et électriques (55% | moyenne nationale : 40%).

Le facteur écologique est également important : il est mentionné par 51% des conducteurs de deux et trois-roues motorisés électriques (moyenne nationale : 29%), 50% des utilisateurs de modes de « transports doux » classiques (moyenne nationale : 44%), 36% des utilisateurs de modes de « transports doux » électriques (moyenne nationale : 42%), 35% des usagers des transports en commun (moyenne nationale : 44%), et de ceux qui utilisent une voiture électrique (moyenne nationale : 27%).

À noter que plusieurs personnes interrogées indiquent que leur mode de déplacement est lié à la non-possibilité d’adopter des solutions alternatives plus appropriées. Dans le Nord-Est, c’est notamment le cas pour 45% des utilisateurs de voitures à motorisation thermique (moyenne nationale : 45%), 25% des utilisateurs de voitures à motorisation électrique ou hybride (moyenne nationale : 29%) et 19% des utilisateurs de transports en commun (moyenne nationale : 18%).

Le rôle des entreprises dans la mobilité de leurs collaborateurs

54% des actifs de la région déclarent bénéficier, via leur entreprise, de solutions et/ou de services de mobilité permettant d’améliorer leur qualité de vie au travail (moyenne nationale : 59%).

Pour ceux qui utilisent au moins une solution de mobilité proposée par leur entreprise, l’économie financière représente le principal avantage : 47% (moyenne nationale : 52%). Viennent ensuite :

• la sensation de contribuer à réduire la pollution : 32% (moyenne nationale : 21%)
• le confort et le bien-être : 31% (moyenne nationale : 32%)
• la diminution du stress et le gain de sérénité : 23% (moyenne nationale : 22%)
• le gain de temps lié à la diminution du temps de trajet : 21% (moyenne nationale : 24%)

9% des actifs du Nord-Est qui bénéficient de solutions de mobilité via leur entreprise précisent disposer d’un véhicule de fonction ou de service mis à leur disposition par leur employeur (moyenne nationale : 11%). 19% bénéficient d’un remboursement des frais kilométriques (moyenne nationale : 20%), au réel : 6% (moyenne nationale : 9%) ou forfaitaire : 13% (moyenne nationale : 11%).

31% (moyenne nationale : 28%) des actifs interrogés ont déjà pratiqué ou pratiquent le covoiturage dans le cadre de leurs déplacements domicile-travail. 5% (moyenne nationale : 6%) utilisent actuellement, grâce à leur entreprise, un système de mise en relation entre salariés effectuant le même trajet permettant de pratiquer le covoiturage, et 9% aimeraient en bénéficier ou continuer d’en bénéficier (moyenne nationale : 9%). 

Comme à l’échelle nationale, les bornes de recharge des voitures électriques sur le lieu de travail suscitent l’intérêt dans le Nord-Est : elles comptent désormais 9% d’utilisateurs, et cette solution est souhaitée par 11% des répondants. De même pour les bornes de recharge pour vélos à assistance électrique, utilisées par 4% des sondés cette année, contre 1% l’année dernière.

Les espaces de stationnement pour deux-roues connaissent également une croissance importante : 15% des sondés ont désormais accès à ces espaces pour les vélos (13% en 2021), et 10% pour les deux et trois-roues motorisés (7% en 2021).

20% des sondés du Nord-Est (moyenne nationale : 24%) dont l’entreprise propose au moins une solution de mobilité bénéficient du remboursement des titres de transports en commun, partiel : 14% (moyenne nationale : 19%) ou intégral : 6% (moyenne nationale : 5%). Il s’agit de la première solution proposée par les entreprises et utilisée par les travailleurs pour accompagner leur mobilité. 19% aimeraient en bénéficier ou continuer d’en bénéficier (moyenne nationale : 24%).

Enfin, on note que si seulement 7% des sondés (moyenne nationale : 6%) affirment aujourd’hui bénéficier d’un budget ou d’un forfait mobilité, ils sont 25% à souhaiter y avoir accès (moyenne nationale : 23%).

L’impact de l’actualité sur la mobilité d’aujourd’hui et de demain

Depuis le début de l’année, les automobilistes enregistrent une hausse des prix des carburants à la pompe. Face à cette augmentation des coûts liés à l’utilisation des véhicules motorisés, 32% des sondés du Nord-Est affirment avoir modifié leur manière de se déplacer pour se rendre au travail ou pour effectuer leurs trajets professionnels (moyenne nationale : 32%).

Parmi eux, 11% utilisent désormais une voiture électrique (moyenne nationale : 10%), ce qu’ils ne faisaient pas auparavant ; 7% se sont dirigés vers l’E85 (moyenne nationale : 6%), 15% vers les « transports doux » électriques (moyenne nationale : 15%), et 55% vers les « transports doux » classiques (moyenne nationale : 58%) : marche à pied 37% (moyenne nationale : 40%), vélo 26% (moyenne nationale : 24%), transports en commun 15% (moyenne nationale : 18%). 12% pratiquent dorénavant le covoiturage (moyenne nationale : 12%).

En juin 2022, les eurodéputés ont voté l'interdiction de la vente des véhicules neufs essence et diesel à partir de 2035. Pourtant, 30% des actifs interrogés à l’échelle nationale pensent que les véhicules thermiques (acquis avant cette date butoir) resteront, en 2035, les plus utilisés pour effectuer les trajets domicile-travail et les déplacements professionnels.

Même s’ils sont également 26% à faire le même choix, les actifs du Nord-Est penchent également pour une majorité de véhicules électriques : 27% (moyenne nationale : 25%) ou hybrides : 22% (moyenne nationale : 24%). L’hydrogène obtient quant à lui 6% des suffrages (moyenne nationale : 7%), et le gaz 4% (moyenne nationale : 2%). Enfin, 11% des sondés de la région pensent que les déplacements professionnels et les trajets domicile-travail seront abandonnés en faveur du full télétravail (moyenne nationale : 9%).

91% des personnes sondées dans le Nord-Est souhaitent au moins une évolution concernant leurs trajets professionnels dans les années à venir (moyenne nationale : 89%). Sans surprise, la volonté d’effectuer des trajets plus économiques est mentionnée par 57% des répondants (moyenne nationale : 54%), suivie par l’envie de réaliser des trajets plus écologiques : 39% (moyenne nationale : 41%), plus rapides : 32% (moyenne nationale : 34%), plus confortables : 19% (moyenne nationale : 19%), plus fiables : 14% (moyenne nationale : 16%), moins fréquents : 24% (moyenne nationale : 26%).

À noter que le souhait d’accéder à des trajets plus connectés est moins important dans le Nord-Est : 5%, contre 8% à l’échelle nationale. Ce chiffre atteint 15% en Île-de-France.

Méthodologie | Étude en ligne réalisée par l’IFOP pour Alphabet France du 1 au 9 septembre 2022 auprès de 1003 Français actifs de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de l’individu, région et taille de l’agglomération).