Comment les actifs du Sud-Ouest se rendent-ils au travail ?
Baromètre Alphabet France x Ifop 2022
Focus Sud-Ouest (Aquitaine, Midi-Pyrénées, Limousin)
Pour la 6ème année consécutive, Alphabet France s’est penché sur la mobilité des actifs français et ses évolutions dans un marché en constante transformation. Après avoir dévoilé, fin 2022, les résultats de la dernière édition de son baromètre Alphabet France x IFOP à l’échelle nationale, le spécialiste des solutions de mobilité à destination des entreprises et de leurs collaborateurs s’est penché plus spécifiquement sur le quart Sud-Ouest de l’Hexagone (Aquitaine, Midi-Pyrénées, Limousin).
En 2022, après deux années marquées par la crise sanitaire et l’essor du télétravail, les Français ont été partagés entre leur quête de confort et de flexibilité, la nécessité prégnante de réduire leur empreinte environnementale, le contexte économique, une réglementation incitative et le développement de nouveaux modes de déplacement. Ils ont en outre dû composer avec une hausse des prix des carburants à la pompe et la décision des eurodéputés d’interdire la vente de véhicules neufs à motorisation thermique à horizon 2035.
Dans ce contexte à la fois complexe, incertain et volatil, comment les actifs du Sud-Ouest effectuent-ils désormais leurs trajets domicile-travail et leurs déplacements professionnels ?
Les chiffres-clés du baromètre 2022
- 80% (89% en 2021) des actifs du Sud-Ouest utilisent une voiture dans le cadre de leurs trajets professionnels ou domicile-travail (moyenne nationale : 75%).
- On compte 26% d’utilisateurs de modes de « transports doux » classiques (marche à pied, vélo, trottinette) et 6% d’utilisateurs de modes de « transports doux » électriques (vélo à assistance électrique (VAE), trottinette électrique). Les transports en commun sont utilisés par 11% des actifs de la région (moyenne nationale : 20%).
- La distance moyenne des trajets domicile-travail est de 18 kilomètres (moyenne nationale : 20 kilomètres). Le temps de trajet domicile-travail moyen est de 21 minutes (moyenne nationale : 25 minutes).
- Dans le Sud-Ouest, la mobilité liée aux déplacements dans le cadre du travail impacte négativement la QVCT (qualité de vie et des conditions de travail) de 19% des actifs (moyenne nationale : 24%).
- 49% des actifs de la région affirment avoir la possibilité de bénéficier de solutions de mobilité via leur entreprise (moyenne nationale : 59%). Parmi eux, 14% disposent d’un véhicule de fonction ou de service mis à leur disposition par leur entreprise (moyenne nationale : 11%).
- Les bornes de recharge disponibles sur le site de l’entreprise pour voitures électriques et vélos à assistance électrique suscitent l’intérêt. De même, 24% des sondés aimeraient pouvoir bénéficier d’un budget ou d’un forfait mobilité durable de la part de leur employeur (moyenne nationale : 23%).
- 57% des personnes sondées souhaitent qu’à l’avenir leurs trajets et déplacements professionnels soient plus économiques, 36% qu’ils soient plus écologiques.
L’impact des trajets et des déplacements sur le bien-être au travail
La distance moyenne des trajets domicile-travail pour les actifs du Sud-Ouest est de 18 kilomètres (moyenne nationale : 20 kilomètres). Elle est inférieure ou égale à 20 kilomètres pour 63% des sondés de la région.
Le temps de trajet domicile-travail est en moyenne de 21 minutes (moyenne nationale : 25 minutes). Il est de 10 minutes ou moins pour 28% et dépasse 30 minutes pour 17% des sondés.
La mobilité liée aux déplacements dans le cadre du travail impacte négativement la QVT (qualité de vie au travail) de 19% des actifs de la région (moyenne nationale : 24%). À titre de comparaison, c’est le cas pour 32% des actifs de région parisienne.
Parmi les désagréments mentionnés dans le Sud-Ouest :
- la perte de temps : 67% (moyenne nationale : 72%),
- le stress lié à la fréquentation accrue : 58% (moyenne nationale : 50%),
- le manque de ponctualité : 40% (moyenne nationale : 42%),
- le manque de linéarité : 25% (moyenne nationale : 21%),
- le manque de confort : 17% (moyenne nationale : 32%).
Pour effectuer les trajets domicile-travail, 46% (moyenne nationale : 54%) circulent majoritairement (12% | moyenne nationale : 14%) voire uniquement (34% | moyenne nationale : 40%) en zone urbaine.
La voiture, essentielle pour la majorité des actifs du Sud-Ouest
Dans le Sud-Ouest, la part d’actifs utilisant une voiture dans le cadre de leurs trajets professionnels et domicile-travail est de 80% (moyenne nationale : 75%).
Les sondés de la région sont 26% à utiliser des « transport doux » classiques (moyenne nationale : 35%) :
- Marche à pied : 21% (moyenne nationale : 28%)
- Vélo : 10% (moyenne nationale : 13%)
- Trottinette : 2% (moyenne nationale : 3%)
« Transports doux » électriques : 6% (moyenne nationale : 7%)
- Vélo à assistance électrique : 3% (moyenne nationale : 4%)
- Trottinette électrique : 3% (moyenne nationale : 3%)
Les transports en commun sont utilisés par 11% des actifs de la région (moyenne nationale : 20%).
L’écologie et les économies au cœur de la mobilité des actifs du Sud-Ouest, mais aussi le manque de choix
Selon le mode de déplacement utilisé, les motivations diffèrent. Sans surprise, dans un contexte difficile marqué notamment par une hausse sensible du prix des carburants, les véhicules thermiques sont peu plébiscités pour leurs avantages économiques. D’autres modes de déplacements obtiennent les faveurs des actifs de la région parce qu’ils représentent une solution de mobilité moins coûteuse. Le facteur économique est ainsi mentionné par 48% des usagers des transports en commun (moyenne nationale : 54%), et par de nombreux utilisateurs de modes de « transports doux » classiques (36% | moyenne nationale : 45%) et électriques (35% | moyenne nationale : 40%).
Le facteur écologique est également important : il est mentionné par 48% des usagers des transports en commun (moyenne nationale : 44%), 35% des utilisateurs de modes de « transports doux » classiques (moyenne nationale : 44%), et par 29% de ceux qui utilisent une voiture électrique (moyenne nationale : 27%).
À noter que plusieurs personnes interrogées indiquent que leur mode de déplacement est lié à la non-possibilité d’adopter des solutions alternatives plus appropriées. Dans le Sud-Ouest, c’est notamment le cas pour 47% des utilisateurs de voitures à motorisation thermique (moyenne nationale : 45%), 19% des utilisateurs de transports en commun (moyenne nationale : 18%), 17% des utilisateurs de modes de « transports doux » électriques (moyenne nationale : 14%), et 10% des utilisateurs de modes de « transports doux » classiques (moyenne nationale : 14%).
Enfin, même si les temps de trajets sont moins longs que dans le reste de l’Hexagone, la rapidité reste un atout de taille pour certains modes de transports, comme les deux et trois-roues thermiques : 100% (moyenne nationale : 63%) comme électriques ou hybrides : 71% (moyenne nationale : 62%), les « transports doux » électriques : 67% (moyenne nationale : 37%), et les « transports doux » classiques : 42% (moyenne nationale : 27%).
Le rôle des entreprises dans la mobilité de leurs collaborateurs
49% des actifs de la région déclarent bénéficier, via leur entreprise, de solutions et/ou de services de mobilité permettant d’améliorer leur qualité de vie au travail (moyenne nationale : 59%).
Pour ceux qui utilisent au moins une solution de mobilité proposée par leur entreprise, l’économie financière représente le principal avantage : 45% (moyenne nationale : 52%). Viennent ensuite :
- le confort et le bien-être : 41% (moyenne nationale : 32%)
- la diminution du stress et le gain de sérénité : 32% (moyenne nationale : 22%)
- le gain de temps lié à la diminution du temps de trajet : 15% (moyenne nationale : 24%)
- la sensation de contribuer à réduire la pollution : 14% (moyenne nationale : 21%)
14% des actifs du Sud-Ouest qui bénéficient de solutions de mobilité via leur entreprise précisent disposer d’un véhicule de fonction ou de service mis à leur disposition par leur employeur (moyenne nationale : 11%). Seuls 12% bénéficient d’un remboursement des frais kilométriques (moyenne nationale : 20%), au réel : 7% (moyenne nationale : 9%) ou forfaitaire : 5% (moyenne nationale : 11%).
14% (moyenne nationale : 28%) des actifs interrogés ont déjà pratiqué ou pratiquent le covoiturage dans le cadre de leurs déplacements domicile-travail. 5% (moyenne nationale : 6%) utilisent actuellement, grâce à leur entreprise, un système de mise en relation entre salariés effectuant le même trajet permettant de pratiquer le covoiturage, et 10% aimeraient en bénéficier ou continuer d’en bénéficier (moyenne nationale : 9%).
Comme à l’échelle nationale, les bornes de recharge des voitures électriques sur le lieu de travail suscitent l’intérêt dans le Sud-Ouest : elles comptent désormais 5% d’utilisateurs, et cette solution est souhaitée par 11% des répondants. De même pour les bornes de recharge pour vélos à assistance électrique, utilisées par 2% des sondés, et pour les espaces de stationnement pour deux-roues : 19% des sondés ont désormais accès à ces espaces pour les vélos, et 10% pour les deux et trois-roues motorisés.
18% des sondés du Sud-Ouest (moyenne nationale : 24%) dont l’entreprise propose au moins une solution de mobilité bénéficient du remboursement des titres de transports en commun, partiel : 17% (moyenne nationale : 19%) ou intégral : 1% (moyenne nationale : 5%).
Enfin, on note que si seulement 6% des sondés (moyenne nationale : 6%) affirment aujourd’hui bénéficier d’un budget ou d’un forfait mobilité, ils sont 24% à souhaiter y avoir accès (moyenne nationale : 23%).
L'impact de l'actualité sur la mobilité d'aujourd'hui et de demain
Depuis le début de l’année, les automobilistes enregistrent une hausse des prix des carburants à la pompe. Face à cette augmentation des coûts liés à l’utilisation des véhicules motorisés, 30% des sondés du Sud-Ouest affirment avoir modifié leur manière de se déplacer pour se rendre au travail ou pour effectuer leurs trajets professionnels (moyenne nationale : 32%).
Parmi eux, 12% utilisent désormais une voiture électrique (moyenne nationale : 10%), ce qu’ils ne faisaient pas auparavant ; 6% se sont dirigés vers l’E85 (moyenne nationale : 6%), 12% vers les « transports doux » électriques (moyenne nationale : 15%), et 45% vers les « transports doux » classiques (moyenne nationale : 58%) : marche à pied 28% (moyenne nationale : 40%), vélo 25% (moyenne nationale : 24%), transports en commun 16% (moyenne nationale : 18%). 9% pratiquent dorénavant le covoiturage (moyenne nationale : 12%).
En juin 2022, les eurodéputés ont voté l'interdiction de la vente des véhicules neufs essence et diesel à partir de 2035. Pourtant, 30% des actifs interrogés à l’échelle nationale pensent que les véhicules thermiques (acquis avant cette date butoir) resteront, en 2035, les plus utilisés pour effectuer les trajets domicile-travail et les déplacements professionnels. Ce chiffre atteint 33% pour les sondés du Sud-Ouest.
26% penchent pour une majorité de véhicules électriques (moyenne nationale : 25%) et 24% pour les hybrides (moyenne nationale : 24%). L’hydrogène obtient quant à lui 7% des suffrages (moyenne nationale : 7%). Enfin, 7% des sondés de la région pensent que les déplacements professionnels et les trajets domicile-travail seront abandonnés en faveur du full télétravail (moyenne nationale : 9%).
89% des personnes sondées dans le Sud-Ouest souhaitent au moins une évolution concernant leurs trajets professionnels dans les années à venir (moyenne nationale : 89%). Sans surprise, la volonté d’effectuer des trajets plus économiques est mentionnée par 57% des répondants (moyenne nationale : 54%), suivie par l’envie de réaliser des trajets plus écologiques : 36% (moyenne nationale : 41%), plus rapides : 30% (moyenne nationale : 34%), moins fréquents : 30% (moyenne nationale : 26%), plus confortables : 15% (moyenne nationale : 19%), plus fiables : 11% (moyenne nationale : 16%). Enfin, 5% aimeraient que leurs trajets soient à l’avenir plus connectés (moyenne nationale : 8%). Ce chiffre atteint 15% en Île-de-France.
Méthodologie | Étude en ligne réalisée par l’IFOP pour Alphabet France du 1 au 9 septembre 2022 auprès de 1003 Français actifs de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de l’individu, région et taille de l’agglomération).